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Humbert: Le kiné relance l'affaire
04/12/2007 22:11
Dans les colonnes du Parisien, le kinésithérapeute de Vincent Humbert affirme que le jeune tétraplégique, euthanasié par sa mère il y a quatre ans, n'avait "pas envie de mourir". "On l'a forcé", explique-t-il dans un DVD envoyé aux médias, aux élus et à Nicolas Sarkozy. Un DVD financé par une association catholique militant contre l'euthanasie.
"Profondément, je ne crois pas qu'il avait envie de mourir. On l'a forcé." Dans les colonnes du Parisien, le kinésithérapeute de Vincent Humbert, Hervé Messager, confie ses doutes, quatre ans après la mort par euthanasie du jeune tétraplégique.
Celui qui l'a côtoyé pendant près de deux ans, au centre héliomarin de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), n'a jamais été entendu ni par la police ni par les médias. Aujourd'hui, il entend " rétablir certaines vérités", alors que TF1 s'apprête à diffuser un téléfilm lundi, intitulé "Marie Humbert, l'amour d'une mère". "Je veux que l'on dise enfin la vérité sur l'affaire Humbert, même si elle n'est pas belle", insiste le masseur.
Pour rétablir la vérité, Hervé Messager a envoyé un DVD assorti d'une lettre-témoignage aux médias, ainsi qu'aux députés, aux sénateurs et au président de la République. Un DVD financé par SOS Fin de vie, une association catholique qui milite contre l'euthanasie. Interrogé sur ce financement, Hervé Messager a déclaré: "Je m'en fous que ce soit les cathos qui m'aient aidé. (...) Il fallait que je parle", expliquant être "contre l'euthanasie active (...) et l'acharnement thérapeutique".
Selon le masseur, "Vincent était en excellente santé et aurait pu vivre longtemps dans cet état". Hervé Messager explique notamment que Vincent Humbert n'était pas tétraplégique, mais souffrait d'une "double hémiplégie" suite à un accident de voiture, soulignant que dans le cas de cette pathologie, le raisonnement est perturbé. Pour le kiné, cela prouve que le jeune homme n'avait pas toute sa tête en septembre 2002, date à laquelle il a envoyé une lettre au président de la République, demandant le "droit de mourir". "Sa mère disait toujours : ‘Titi, il a toute sa tête'. Elle était en plein déni", explique-t-il. "La veille du geste de sa mère, le 23 septembre, on blaguait encore tous les deux", se souvient Hervé Messager, selon qui "il y a beaucoup de patients qui demandent un jour à mourir". "Alors on discute, on apaise et on n'en entend plus parler pendant six mois", explique-t-il, reconnaissant toutefois que la vie de Vincent Humbert, "c'était pas une vie".
"Il savait ce qu'il disait"
Marie Humbert soutient que son fils avait toutes ses capacités mentales. "Dès le début, certains ont mis en cause la santé mentale de Titi. (...) Ce n'est pas un argument nouveau. Les scientifiques [du Comité consultatif national d'éthique, consulté par Jacques Chirac, ndlr] ont conclu qu'il était en pleine possession de ses facultés mentales", explique-t-elle avant de conclure : "Lorsqu'il me disait qu'il voulait mourir, il savait ce qu'il disait."
Hervé Messager reproche à la mère de Vincent Humbert d'avoir exagéré l'état de santé de son fils, afin de justifier l'euthanasie, alors même que, selon lui, c'était elle qui n'en pouvait plus. Ainsi, selon le kiné, "Vincent n'était pas aveugle" et pouvait regarder la télévision. "C'est faux, répond Marie Humbert, pendant deux ans, il n'a rien pu voir car il avait les yeux cousus (...) En aucun cas il ne pouvait regarder la télé".
Le kiné regrette que Marie Humbert ait bénéficié d'un non-lieu en février 2007. "Pour moi, il n'y a pas de non-lieu. Il y a lieu", estime-t-il. Marie Humbert pense, elle, que "certains ont peur du film qui sera diffusé lundi. C'est pour cela qu'ils montent au créneau." Une allusion aux associations catholiques anti-euthanasie, qui craignent une légalisation de la pratique. De son côté, Me Viguier, l'avocat de la mère de Vincent Humbert au moment des faits, juge que le témoignage du kiné n'apporte "aucun élément constitutif nouveau". "Ce monsieur a le droit de penser que Vincent Humbert n'était pas totalement lucide quand il demandait à mourir, il a le droit de penser et même de dire que la charge était trop lourde pour Marie Humbert, et que son fils a demandé à mourir pour la libérer", ajouté-t-il.
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